Jean-Pierre Sergent, art, artiste, peintre, peinture, Franche-Comté

Jean-Pierre Sergent

Né à Morteau en 1958


Mon travail présente les dernières traces des combats d'opposition entre les sociétés multiculturelles traditionnelles et notre société globale monoculturelle, ainsi que les dernières confrontations des tribus nomades et des civilisations sédentaires.
L'argent, le sexe, la barbarie et la pornographie valeurs de l'immédiateté de notre quotidien déritualisé et désacralisé en opposition frontale avec la sagesse, la spiritualité, la beauté, l'humanité, la patience, le temps cosmique, les patterns sociaux-culturels des sociétés traditionnelles. La principale confrontation étant le rapport du corps physique aux rythmes lents et profonds avec le temps accéléré à cause de la vitesse de transmission des informations et la frénésie destructrice du désir d'accumuler, de produire et de consommer, jamais atteints jusqu'alors au cours de notre histoire.

Jean-Pierre Sergent, Besançon, 22 novembre 2010





JE FAIS UN ART VIVANT DANS UNE SOCIÉTÉ SPIRITUELLEMENT MORTE

Jean-Pierre Sergent, Besançon, 10 octobre 2012. Écrits I, sur le site de l'artiste

Comment regarder et décrypter mes installations murales

Jean-Pierre Sergent, portrait

En Occident l'œuvre d'art est toujours réalisée en espérant que cela devienne un chef-d'œuvre : de la Joconde à l'Urinoir de Duchamp en passant par les Demoiselles d'Avignon, le Déjeuner sur l'herbe, la Dentellière de Vermeer, les Sharks d'Hirst et Poppies de Koons.
Cette idée issue de la pensée monothéiste, que le chef-d'œuvre représente l'idée d'une présence unique autonome et divine puis plus tard, humaniste homo-européano centrée, ne me satisfait pas entièrement.
Mes grandes installations murales représentent plutôt une idée plus provocatrice en ce sens qu'elles sont l'assemblage de plusieurs peintures contenant des thèmes, des couleurs et des énergies différentes et parfois frontalement opposées chronologiquement, moralement ou philosophiquement. Ce mélange apparemment hétéroclite me permet de sortir de l'Ego et de la pensée artistique individualiste du chef-d'œuvre circonscrit, pour entrer dans un système plus universel, continu et cohérent (anarcho-communautaire) propre aux sociétés non modernes, dans lesquelles tout est en connexion au-delà du système dualiste de l'être et du néant, du bien et du mal ou du plein et du vide. Il m'intéresse de rentrer, en utilisant principalement une forte surcharge érotique, dans les mystères de la création vitale.
Le spectateur est interpellé devant ce débordement, cette débauche érotique où les surfaces carrées, aux multiples facettes, scrutent l'intérieur des âmes comme l'œil des insectes, conscience évoluée, reflet et fusion des corps dans le vortex du magma cosmique au présent universel.
Il faut regarder mes œuvres monumentale comme des coupes transversales d'une fourmilière ou d'une société humaine et ce n'est pas l'extérieur de l'architecture et des choses qu'il faut voir, mais l'intérieur, la structure, les flux, le cœur et le nœud vital de la machinerie qu'il faut appréhender d'un seul regard...
Il faut savoir sortir du sentiment de complétude, d'achèvement pour rester dans la fluidité, l'interrogation et l'impermanence des émotions humaines. La plénitude n'étant plus dans l'image mais dans le spectateur, transférée par la magie de l'art.





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Mayan Diary, 2007-2010

En 2007 Jean-Pierre Sergent a poursuivi et terminé sa série Mayan Diary, commencée en 1999 à New York, après avoir effectué de nombreux voyages au Mexique et au Guatemala. Cette série comprend aujourd'hui un total de 170 œuvres qui sont des peintures uniques d'acryliques sérigraphiées sur des carrés de Plexiglas de 105 x 105 cm de cotés. La technique artistique sérigraphique utilise la récupération, l'appropriation et l'accumulation iconographique.
Les principaux thèmes de ses fusion paintings sont largement inspirés des cultures préindustrielles, du chamanisme, des Mangas Japonais, du Kundalini Hindou, de l'épopée mystique, des cycles de vie et du momentum cosmique. Son langage pictural se présente comme un lieu de rencontre iconographique autour d'éléments transtemporels et transculturels, d'archétypes puisés dans l'inconscient et l'imaginaire collectifs.
Jean-Pierre Sergent met en abîme les confrontations, la dualité et les harmonies entre les figurations du corps (monde présent, matériel et tangible, images pornographiques, sexualité) et les représentations des mondes spirituels (mondes cosmogoniques intemporels, patterns répétitifs des transes rituelles, matière génétique universelle, mémoire du temps profond, structures socioculturelles et généalogiques tribales).
La série Mayan Diary a été exposée dans de nombreux centres culturels, galeries et musées en Europe : 2012, Mayan Diary, Musée des beaux-arts, Mulhouse, France, 2012, Nature, Cultures, L'Origine Des Mondes, Ferme de Flagey, Musée Courbet, France etc...ainsi qu'en Amérique du nord.




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Large Paper, 2015

Monoprint, acrylique sérigraphiée sur papier Rives B.F.K blanc, 120 x 107 cm
Travaux réalisés en parallèle du travail de sérigraphie sur Plexiglas. Même iconographie que les série de peintures sur Plexiglas des Suites Entropiques. Je les nommes « Garbage Prints » car j'accumule des images avant l'impression des peintures sur Plexiglas sans aucun apriori esthétique, ce qui libère le processus de création fusionnel.




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MANGAS*, YANTRAS* Y OTRAS COSAS, depuis 2009

La série « Mangas, Yantras & Otras Cosas » a été commencée en automne 2009, sérigraphies sur papier Rives B.F.K., blanc, gris ou crème, 25 x 25 cm. Editions de 5 exemplaires et nombreux monoprints.
Rédemption par le vide, l'absurde et le sacré : le travail de Jean-Pierre Sergent est un travail d'embrouillage du langage pictural. Il utilise ses compressions iconographiques pour créer un système d'une grande entropie qui nous fait perdre nos repères spatio-temporels et nous emmène dans un monde onirique où l'art pariétal côtoie l'art populaire japonais, le graffiti urbain et le Yantra hindou. Sergent accumule, sans respect aucun, ni de la chronologie, ni de l'esthétique, ni de la morale, des images à la présence colorée et transcendante. Il nous parle de jouissances sexuelles et de transes spirituelles, là où les mots, les images et les langages finissent par se dissoudre pour accueillir cet autre monde. Lieu de passage et de vérité, son œuvre nous enveloppe comme un sein, une matrice ou un rêve du premier et du dernier jour. C'est une réflexion sur la vie cyclique qui ne se soucie ni du temps qui nous abîme et nous blesse, ni des sentiments outrageants d'autrui. C'est la présence de l'être transposée dans le vide cosmique et la peinture sacrée.
Jean-Pierre Sergent 10/2009

*Le Manga Hentai, bande dessinée japonaise : image dérisoire, dessin non abouti, esquisse rapide ou transformation... Mélanges d'images érotiques et de textes violents, le Hentai est un art populaire qui consiste à faire l'amalgame entre la pornographie et le dessin animé japonais provoquant auprès du public une fascination pour l'image érotique.
*Le Yantra : figure géométrique hindoue tracée pour dompter le mental et maîtriser les forces cosmiques. Les Yantras sont réputés pour révéler les concepts et aspects du monde ; méditer sur un Yantra peut donner accès à l'unité. Ces compositions de signes géométriques proportionnés et centrés véhiculent des contenus conscients de par leur signification connue, mais ils interpellent aussi des structures psychiques inconscientes.




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BONES & FLOWERS : THE METAMORPHOSIS OF LIFE, 2015

Edition de 77 sérigraphies au tirage unique, acrylique sérigraphiée sur papier Rives B.F.K., 76 x 56 cm, 2015 Le titre de cette série traduit en français : Des fleurs et des os : les métamorphoses du vivant, implique que le contenu de ces œuvres jaillit et transcende le temps historique et linéaire pour créer un lieu de rencontre entre l’imaginaire et l’histoire humaine. Non plus comme un Musée imaginaire Malraucien, un peu muséal, un peu littéraire, un peu figé et noir et blanc ; mais plus comme un nouveau langage, une nouvelle syntaxe, une nouvelle iconographie, nouveaux ou peut-être très anciens, ancestraux, originels, oubliés*… provoquant avec force, humour, poésie et conviction dans le cœur même du regardeur : la transe, la révélation et ultimement la métamorphose profonde de l’âme humaine.
Car l’Art doit s’imposer et gagner l’âme de l’autre, dans un combat d’une vitalité et d’une fulgurance extrême, comme la Force Vitale le fait elle-même dans la nature.
RAPPEL : Il ne faut pas oublier les fleurs et les os, les dessins et les sexes, les répétitions et les transes, les couleurs et les nuits, les joies et les extases… pour enfin pouvoir devenir soi-même…!

* Comme dans le discours-hommage de Le Clézio pour son prix Nobel à propos des Indiens Emberas et leur langage paradisiaque :
« Quelque chose de grand et de fort, qui les surpasse, parfois les anime et les transfigure, et leur rend l'harmonie avec la nature. Quelque chose de neuf et de très ancien à la fois, impalpable comme le vent, immatériel comme les nuages, infini comme la mer. »